• Loetscher Pascal

Conséquences des césariennes

Lorsque le corps cherche à protéger une zone qui le dérange ou une douleur qui le gêne, il va compenser en contractant des muscles. Par exemple, lorsque l'on a un peu forcé en faisant du sport et que l'on a un point de côté, on se penche du même côté (en contractant les muscles)  pour se soulager. De même, on peut être amené à protéger une partie de son corps suite à un choc psychologique. Une cicatrice de césarienne peut amener des douleurs ou des tensions sur les différents tissus intra-abdominaux et également laisser des traces au niveau émotionnel. Ainsi, pour se protéger, le corps va contracter les muscles abdominaux de manière totalement automatique et involontaire. Que se passe-il ensuite?

- Si l'on crispe les abdominaux, on rapproche leur insertion. Les côtes se rapporchent donc du bassin. Cela augmente la pression sur ce qu'il y a entre deux, donc notamment sur la colonne vertébrale (à ce niveau sur la colonne lombaire). Sur le long terme, il peut y avoir des dégâts sur les disques et sur les articulations de la colonne vertébrale.

- La contraction des abdominaux crée un mouvement du bassin qui "roule" vers l'arrière (rétroversion du bassin). La colonne vertébrale est entraînée dans le même mouvement et perd sa courbure physiologique. La colonne lombaire, qui devrait être creuse à ce niveau, devient droite et subit plus les pressions venues de plus haut.

- En temps normal, le diaphragme (muscle de la respiration par excellence) pousse vers l'abdomen. Lorsqu'il y a les compensations décrites plus haut, le diaphragme a tendance à pousser vers le bassin et le périnée. Celui-ci doit donc travailler plus. Ce muscle est d'ailleurs également contracté pour aider les abdominaux. Il arrive donc qu'il ne puisse plus faire correctement le travail qu'on attend de lui, c'est-à-dire stopper les urines...

- La contraction des abdominaux a également une incidence sur d'autres parties du corps. Comme ils tirent les côtes vers le bas, il faut bien des muscles pour contrer cette action. Certains muscles qui s'attachent sur les membres supérieurs (grands et petits pectoraux) ou sur la colonne cervicale (scalènes,...) vont donc se contracter et peuvent créer des douleurs aux épaules ou à la nuque. Au niveau des membres inférieurs, on peut retrouver le même genre de mécanisme et des influences jusqu'aux pieds.

Bon d'accord, c'est un tableau plutôt noir des effets d'une césarienne. Bien sûr, certaines césariennes ne posent aucun problème. Cependant, dans mon cabinet, je vois les cas qui posent problème et qui méritent un traitement. D'ailleurs que peut-on faire?

- Il faut d'abord travailler sur la cicatrice en lui redonnant de la mobilité. Un travail sur les conséquences émotionnelles peut également être intéressant, mais cela n'est pas du ressort d'un physiothérapeute.

- Ensuite, il faut relâcher la musculature abdominale, par exemple par des postures sur un gros ballon.

- Il faut également redonner de la mobilité aux articulations qui seraient figées (bassin, colonne vertébrale,...)

- Et finalement, il faut réactiver la musculature par des exercices de coordination pour qu'elle fonctionne correctement. Encore une fois, il n'est pas nécessaire de renforcer ou de gainer la musculature.

Après un accouchement, de nombreuses femmes pensent que c'est normal de ressentir des douleurs au niveau de la cicatrice et surtout elles ont beaucoup d'autres choses à penser et à faire. Elles mettent leur corps et leur confort au second plan. Avec les années, des douleurs apparaissent sans raison apparente, sans accident, juste suite à un "faux mouvement"...

 

Traits aequo
© 2024 aeQuo. Handcrafted By WarpTheme